24 heures Vaud & Régions Samedi 25 mars 2017
Malley à nouveau attaqué, cette fois pour sa pollution
Ouest lausannois
Trois associations
avancent que le site pollué de l’ancienne usine à gaz n’a pas été assez analysé
en vue d’y construire un quartier.
Après
l’épreuve – remportée haut la main – du référendum de l’automne passé, les
projets de développement de Malley n’ont pas fini de susciter la grogne. Trois
associations, deux renanaises et une prillérane, viennent de lancer une
pétition qui s’inquiète de la pollution du site et demande aux autorités d’y
faire des analyses précises. En effet, là où il est prévu de construire un
quartier avec le potentiel d’accueillir 10 000 habitants et emplois se trouvait
autrefois une usine à gaz.
«La concentration, notamment d’hydrocarbures, dans le sol est préoccupante, et cette pollution tend à se déplacer sans que l’on sache dans quelle direction», avance Daniel Desponds, membre du Groupe d’intérêt de Florissant, à l’origine de la pétition avec l’Association Vivre Renens et l’Ouest lausannois et Avenir Malley. Déjà très actifs dans la campagne contre le plan de quartier Malley-Gare, ils avertissent cette fois que le terrain contient des produits chimiques, comme du benzène ou de l’arsenic, dépassant très largement les limites autorisées. Selon eux, les analyses qui ont été effectuées et présentées aux parlements communaux de Prilly et de Renens sont incomplètes. «La surface polluée couvre aujourd’hui quatre terrains de foot. Et seuls quatre forages ont été effectués pour des prélèvements. C’est totalement insuffisant», critique Daniel Desponds, pour qui les autorités se sont en outre montrées très peu transparentes sur ce sujet.
Municipale chargée de l’Urbanisme à Renens, Tinetta Maystre relève que la responsabilité de dépolluer revient aux propriétaires des terrains. Les zones les plus polluées, autour du Théâtre Kléber-Méleau, appartiennent en l’occurrence à la Ville de Lausanne. Et, même si elles se trouvent sur territoire renanais, elles n’ont pas encore fait l’objet d’un plan de quartier qui détaillerait les analyses et les mesures à prendre. Selon elle, il faut attendre avant de juger: «Le plan de quartier Malley-Gazomètre n’existe pas encore. C’est nous faire un procès d’intention que de prétendre que nous ne faisons rien.»
Chef du Service de l’urbanisme de Lausanne, André Baillot assure, quant à lui, que la Ville prendra ses responsabilités: «Nous ne savons pas encore ce que nous allons construire à quel endroit. Cela ne sert à rien de tout décontaminer avant de le savoir. Nous ferons des études de pollution plus précises et prendrons des mesures le moment venu.»
Les pétitionnaires devraient suivre cela de près. «Notre objectif n’est pas d’empêcher le quartier de se construire, promet Daniel Desponds. Mais nous voulons veiller à ce que cela se fasse correctement.» (24 heures)